Lorsqu’on travaille avec la Terre, lorsque l’on écoute la Nature, on est forcé à l’humilité. D’ailleurs les termes humain, humus et humilité ont la même racine et nous rappelle à ces mêmes racines en lien avec le sol, la Terre, la Matière.
SE RAPPELER QUE L’HUMAIN N’EST PAS AU-DESSUS DU RESTE DU VIVANT
S’il ne pleut pas, on perd les récoltes, on ne mange pas. Nos ancêtres ont connu les famines et savaient que les humains ne sont pas plus puissants que la Nature. Qu’il faut au contraire apprendre à l’écouter, reconnaître les signes, être à l’écoute des ses rythmes, s’adapter, et s’incliner lorsque les éléments se déchaînent.
Dans nos sociétés modernes, on l’a oublié. Lorsque chaque chose dont nous avons besoin – et plus! – est à portée de main, sans prendre la mesure de tout ce qui est nécessaire pour arriver à la nourriture la plus simple, nous sommes déconnectés du rythme de la Vie.
Et c’est cette déconnexion, cette arrogance, cette illusion que l’homme peut dompter la Nature qui nous conduit aux excès que nous connaissons aujourd’hui.
Cette folie des grandeurs prend racine dans la peur et notre difficulté à accepter que l’on ne contrôle rien. Face aux forces de la Nature, nous sommes égaux aux autres êtres vivants.
SE REPLACER DANS LA GRANDE TOILE DU VIVANT
Lorsque l’on se replace dans les rythmes de la Terre, on apprend cette humilité. On apprend à vivre dans le sens de la Vie, avec les choses simples. Elle nous amène beaucoup de bonheur, et parfois des choses plus difficile, mais qui font partie intégrante des cycles naturels, des cycles de vie et de mort.
Une des choses qui me désole le plus dans nos sociétés dites « modernes », c’est que nombreuses de nos actions vont à l’encontre de la vie, à l’encontre de l’humain.
J’ai eu beaucoup d’autres vies dans celle-ci et c’est cette question de ce qu’est être humain et notre place dans la Toile de la Vie est ce qui a motivé toutes mes explorations.
Mais aujourd’hui c’est cette quête vers plus de simplicité et d’humilité qui m’anime. Et des leçons d’humilité, de patience, d’écoute, j’en reçois tous les jours avec les plantes, car cette arrogance humaine est bien ancrée dans nos habitudes!
Mais la Nature ne juge pas, elle est, tout simplement. Elle donne, elle prends, elle continue son cours, son rythme. J’apprends à être témoin et à profiter de ce qu’elle offre tant que c’est là.
S’ANCRER DANS LA TERRE
Je ne suis pas quelqu’un de forcément optimiste (je dirais plutôt optimiste réaliste – ce qui amène son taux de pessimisme!). Mais parmi toutes les émotions traversées pendant cette période étrange, cet ancrage dans la Terre me permet de trouver un certain calme dans la tempête, quelque chose dont je sens le besoin de cultiver et partager de plus en plus.
Car pour moi, le travail des plantes s’inscrit dans quelque chose de plus grand. Dans la Sagesse de la Terre, dans le questionnement sur l’humain, dans le retour vers l’écoute du Monde & dans la possibilité de construire un monde plus aligné sur des valeurs humaines qui englobent le reste du Vivant.