Vous trouverez un autre article avec le profil de l’aunée, mais aujourd’hui j’avais envie de vous partager comment j’approche une plante que je ne connais pas bien, pour peut-être vous inspirer à être à l’écoute des plantes et de votre corps:)
RACINE DE l’AUNEE
L’aunée est une plante médicinale très utilisée en herboristerie anglophone dont j’avais beaucoup entendu parler mais avec laquelle je n’avais pas encore développé de relation.
L’an dernier, un peu par hasard – ou plutôt parce que la plante m’a appelé sans que je sache pourquoi:) – j’ai semé quelques graines, puis planté quelques pieds, « comme ça », car je ne pensais pas la cultiver. Pourquoi? Parce que ce sont ses racines que l’on utilise, et que j’ai un peu de mal avec l’idée de récolter les racines et devoir »tuer » la plante:)
Mais une des choses que l’aunée m’a montré, c’est qu’elle donne sans regret, et en replantant un petit bout de racine, elle repart de plus belle, comme si rechargée de vitalité.
Donc il y a 2 semaines, alors que j’observais le retour à la vie de ces plantes vivaces qui disparaissent pendant l’hiver, je remarque la racine de ce plant qui pointe le bout de son nez hors de terre et semble m’interpeller. Je préfère en général récolter les racines à l’automne, quand l’énergie redescends, mais là j’ai décidé de faire une exception.
Je trouve que cette racine là a une bouille de nain renfrogné du seigneur des anneaux (oui, j’ai une imagination débordante!) Mais c’est peut être parce que le nom anglais de l’aunée, « elecampane, » a toujours évoqué en moi l’image d’un être de la forêt, allez savoir pourquoi! En faisant mes recherches pour mieux la connaitre, je vois qu’elle a aussi été surnommée la plante des elfes – « elfwort »!! L’aunée était également une plante sacrée pour les celtes et les druides…
UNE ODEUR FAMILIERE
Je lave donc la racine avec soin, puis procède à en découper plusieurs petits morceaux. mmmmm, une odeur…. difficile à décrire, pas sure si je l’aime, je ne l’aime pas , mais juste envie de la sentir à nouveau.. elle me rappelle quelque chose, une autre plante… et me transporte vers un temps lointain où ces plantes étaient considérées comme des trésors.
Je prépare une décoction, et à la 1e gorgée, ça me revient: elle me fait penser à l’achillée!! Ce goût, cette odeur, et ce rappel du temps des sorcières auquel me renvoie aussi l’achillée. En faisant des recherches par la suite, je me rend compte qu’elle contient comme l’achillée, du chamazulène, qui donne cette teintebleu/vert que vous voyez sur la photo lorsqu’on laisse la plante macérer plus longtemps. Avec l’achillée, c’est le bleu du chamazulène qui ressort pour lui donner la couleur azur typique de son huile essentielle).
RENCONTRE AVEC LA PLANTE
Je me met à l’écoute de mon corps: je ressens son côté aromatique, et doucement réchauffant, qui s’installe dans la gorge, puis dans la poitrine (petit aperçu: elle travaille au niveau respiratoire) Une sensation de bien être et une sorte de soulagement, comme un soupir qui laisse s’échapper un poids, à travers une respiration profonde. Les plantes respiratoires qui travaillent au niveau des poumons sont souvent associées à une tristesse, un deuil non exprimé, qui pèse toujours sur le corps.
Dans ce cas précis, je n’ai ressenti aucune émotion particulière ni de souvenir associé, il s’agissait simplement d’une sensation de poids sur la poitrine qui avait été levé. Parfois les plantes peuvent nous plonger dans des souvenirs/des émotions que nous devons traverser. Elles fonctionnent d’une manière qui leur est propre et pas toujours possible d’anticiper, tout ce que l’on peut faire, c’est accueillir…
Son goût légèrement amer me donne également une indication sur son action digestive.
Au niveau des oreilles, une impression que là aussi ça se dégage, comme si mes sens était plus aiguisés, une impression « d’entendre » plus clair, mais aussi comme si ma conscience s’était ouverte à quelque chose de plus fin, comme si ma conscience toute entière était plus élargie. Ca ne dure pas. Je remarque parmi cette clarté une sorte de sifflement/ronronnement aigu. Cette question me vient: pourrait-elle être utilisée pour les acouphènes? En faisant quelques recherches plus tard, je vois qu’il existe des cas où elle a été utilisée à cet effet…
Et puis 15min plus tard, ça gargouille et bouge au niveau des intestins: elle est en effet riche en inuline, une substance dite pré-biotique – qui nourrit les probiotiques/les bonnes bactéries – son nom latin est d’ailleurs Inula helenium. Mais je vous en dis plus dans la monographie.
La 2e fois que je l’ai prise, c’était le soir. Je me suis réveillée 2 fois pendant la nuit (inhabituel) avec des rêves intenses (pas inhabituel!) qui m’ont laissé un goût de panique (très inhabituel). Ma supposition est que c’est une plante trop stimulante pour ma constitution et donc à réserver pour la journée. Mais je me demande également si sa capacité à « extraire » et à travailler avec des émotions non exprimées n’a pas activé certaines choses enfouies qui sont remontées à la surface à travers les rêves – et peut être aussi lié à la situation actuelle…
Dans tous les cas, je suis totalement conquise par l’aunée! J’en ai préparé une petite teinture mère, et replanté des bouts de racines et elles ont déjà ouvert leurs feuilles!
Vous pouvez donc voir que même quand on ne connait pas bien une plante, en étant à l’écoute de son corps et de son ressent, on peut en apprendre beaucoup sur une plante avant d’aller faire des recherches!Il suffit d’un peu d’entrainement, mais surtout développer sa confiance en ses propres ressentis, car je remarque souvent lors des stages que c’est ce manque de confiance qui « bloque » ou « censure » ces ressentis.
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